(préparé par Peter Bisset, président de groupe d’intervention COVID)
De nombreuses paroisses commencent à recevoir des demandes relatives au chant choral et à la tenue de concerts. Le groupe d’intervention COVID19 réalise que les paroisses devront bientôt prendre une décision quant à ce type d’activités; nous vous invitons à considérer l’évaluation des risques qui suit dans votre prise décision.
Nous pouvons supposer qu’en ce moment le risque de propagation du variant est élevé et qu’il se transmet sous forme d’aérosol. Le variant est 1000 fois plus contagieux que le coronavirus d’origine. À titre préventif, le gouvernement a réglementé le port de masques et la distanciation sociale mais n’a pas réglementé le chant ou les concerts dans un espace intérieur. Un maximum de 250 personnes est autorisé, sujet à l’application des mesures de distanciation sociale.
L’efficacité des masques N95 dépasse de loin le 40% d’efficacité des masques chirurgicaux et le 20% d’efficacité des masques en tissu. Tous les indices indiquent que nous sommes plus en sécurité à l’extérieur dans un environnement naturel où le virus ne peut pas se propager facilement.
Tous les sites sont soumis à une intervention de la police et à des amendes en cas de non-respect des règlements. À considérer, la couverture médiatique pourrait être un problème. L’assurance de responsabilité civile ne serait pas engagée s’il y a une infraction à la loi.
Les églises ont été classées comme lieux de culte par le gouvernement. Le gouvernement n’a pas laissé entendre que les églises peuvent être autorisées à servir de salles de concert; donc toute décision en ce sens est un risque en soi. L’interprétation pourrait alors être faite par la police lors de la tenue d’un concert.
À l’époque où les zones rouges et jaunes restreignaient les églises à accueillir au plus 25/50 personnes, et les salles de concert à 250 personnes, pourquoi le gouvernement considérait-il acceptable qu’une salle de concert accueille un large auditoire et une église, une assemblée restreinte ? Les gens de l’église aiment faire des câlins — pour citer le Dr Arruda — et s’assembler avec des amis. Les gens qui vont au concert ont leurs propres agendas.
En ce qui concerne les particularités de l’espace et le volet financier, nous pouvons comparer la conception architecturale et l’exploitation d’une salle de concert type à celle d’un sanctuaire d’église.
La salle de concert
La disposition est en règle générale celle d’un grand espace, aménagé pour une occupation élevée, disposant de plusieurs entrées et sorties, de hauts plafonds, et d’espace entre les sièges et les rangées. Le système de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) s’effectue par une alimentation d’air soufflée, une filtration et un retour d’air avec un appoint d’air frais qui assure un certain nombre de renouvellements complets d’air toutes les heures par l’apport d’air extérieur. En général, la répartition de l’air est uniforme. Les scènes modernes sont bien ventilées et climatisées pour compenser la charge thermique de l’éclairage. Les coûts pour isoler les artistes et le public sont pris en charge. L’espace est normalement une opération commerciale, en vue d’un profit, avec des placiers rémunérés pour faire respecter les protocoles. Le lieu est disponible en tout temps pour une inspection par la CNSST et l’accent est mis sur la conformité légale – tout est à perdre si la réalité n’est pas conforme aux exigences de la règlementation.
Exemples : la Places des Arts, les auditoriums des CEGEP, Oscar Peterson Center, Centaur Theatre, Sadye Bronfman Center
Évaluation : Risque faible à moyen en raison du peu de personnes dans une grande salle avec une excellente ventilation.
L’espace d’un bâtiment d’église
La disposition est celle de bancs, avec un espacement minimum, peu de sorties et un espace limité pour les artistes. En règle générale, il s’agit d’un espace de grand volume, sans ventilation forcée, ni filtration ou purification de l’air, un espace où le flot d’air naturel est imprévisible. La plupart du temps, il s’agit d’un contexte non commercial, avec un contrôle limité de la part de l’église quant au public ou aux artistes. Il peut y avoir des modifications mineures pour isoler ou séparer adéquatement les interprètes du public. Certaines études indiquent que, dans une église, une séparation de 60 pieds peut même s’avérer inadéquate. L’accès aux toilettes peut présenter un risque. La paroisse assume toute la responsabilité légale en tant que propriétaire d’un immeuble qui loue son espace à un locataire dont la connaissance des lieux est limitée.
Évaluation : Risque élevé à extrême en raison des contraintes d’espace, d’une ventilation inadéquate et d’un contrôle limité du public.
L’Église Unie du Canada a déclaré qu’elle ne contrôlerait pas l’accès à ses sanctuaires en fonction du fait qu’une personne soit ou non vaccinée.
En résumé, il s’agit d’une décision de la paroisse à l’heure actuelle, en tenant compte des risques impliqués. Au fur et à mesure que le temps passe et que les variants COVID disparaissent, le risque diminuera.
[Photo: David Beale – Unsplash]