Un sujet de réflexion
Le concept de destinée manifeste est souvent associé aux États-Unis du 19e siècle, et il décrivait la croyance selon laquelle l’expansion des États-Unis à travers les continents américains était à la fois justifiée et inévitable. Cependant, des idéologies similaires ont également joué un rôle significatif dans l’histoire canadienne, influençant les politiques nationales et les attitudes envers l’expansion territoriale et les peuples autochtones. Au Canada, ce concept a contribué à la mentalité coloniale qui légitimait la dépossession et la marginalisation des populations autochtones, entraînant des impacts négatifs profonds et durables.
L’équivalent canadien de la destinée manifeste a émergé de l’ambition coloniale britannique et des politiques nationales ultérieures du gouvernement canadien. Cette doctrine était ancrée dans la croyance que les colons européens étaient destinés à s’étendre à travers l’Amérique du Nord, apportant avec eux la civilisation, le christianisme et le progrès. Cette mentalité expansionniste était perceptible dans diverses politiques et pratiques visant à assimiler les peuples autochtones et à exploiter leurs terres pour des gains économiques.
Dès les premiers jours de la colonisation européenne, les terres autochtones étaient convoitées pour leurs ressources et leur valeur stratégique. La Proclamation royale de 1763, émise par le roi George III, reconnaissait les droits fonciers autochtones et établissait des protocoles pour la conclusion de traités. Cependant, cette politique était souvent ignorée ou sapée par des colons et des autorités coloniales avides de terres. Avec l’expansion du Canada vers l’ouest, le gouvernement cherchait à acquérir de vastes territoires habités par des peuples autochtones à travers des traités souvent jugés inéquitables ou coercitifs.
Les traités numérotés (1-11), négociés entre 1871 et 1921, ont joué un rôle crucial dans l’expansion vers l’ouest du Canada. Ces accords étaient censés être des accords mutuels entre des nations souveraines, mais en réalité, ils étaient souvent des outils de dépossession. De nombreux leaders autochtones ont conclu des traités en pensant qu’ils partageaient la terre, et non qu’ils la cédaient. Le gouvernement canadien, cependant, considérait les traités comme un moyen d’éteindre le titre autochtone et d’ouvrir la terre à la colonisation et au développement. La perte de terres et de ressources qui en a résulté a eu des effets dévastateurs sur les communautés autochtones, entraînant des difficultés économiques et une désintégration sociale.
Les politiques assimilationnistes du gouvernement canadien ont exacerbé davantage les impacts négatifs de la destinée manifeste. La Loi sur les Indiens de 1876 a centralisé le contrôle sur les affaires autochtones, imposant des mesures restrictives en matière de gouvernance, d’utilisation des terres et de pratiques culturelles. L’un des aspects les plus destructeurs de cette politique était le système des pensionnats autochtones, qui visait à « tuer l’Indien dans l’enfant » en retirant de force les enfants autochtones de leurs familles et communautés pour les éduquer selon les normes euro-canadiennes. Ces pensionnats étaient des lieux de maltraitance et de négligence généralisées, laissant un héritage de traumatisme et de déplacement culturel. À ce jour, la Commission nationale des droits de l’homme et la Commission Vérité et Réconciliation ont recensé 4 117 décès d’enfants autochtones dans les pensionnats du Canada, mais le commissaire Murray Sinclair a estimé que 6 000 enfants autochtones, voire plus, pourraient être décédés à la suite d’abus et de négligence dans les pensionnats.
Au Canada, la destinée manifeste s’est également déclarée à travers l’exploitation des ressources naturelles sur les terres autochtones. L’extraction de minéraux, de pétrole et de gaz, ainsi que les projets agricoles et forestiers à grande échelle, se sont souvent déroulés sans le consentement ni pour le bénéfice des peuples autochtones. Cette exploitation a entraîné une dégradation de l’environnement, une perte des moyens de subsistance traditionnels et une marginalisation accrue des communautés autochtones. La dégradation de l’environnement a également perturbé les pratiques culturelles et spirituelles profondément liées à la terre.
L’impact historique de la destinée manifeste au Canada continue d’affecter les peuples autochtones aujourd’hui. Les conflits fonciers, les inégalités économiques et les défis sociaux persistent en raison de l’héritage colonial. Cependant, une reconnaissance croissante de ces injustices et un mouvement vers la réconciliation sont observés. Les efforts visant à reconnaître et à remédier aux torts historiques comprennent les règlements des revendications territoriales, la Commission de vérité et réconciliation du Canada, ainsi que des initiatives visant à revitaliser les langues et cultures autochtones.
Bien que le concept de destinée manifeste au Canada ne soit pas nommé aussi explicitement qu’aux États-Unis, il a influencé de manière significative l’histoire du pays et le traitement réservé aux peuples autochtones. La croyance en l’expansion inévitable et la supériorité des colons européens ont conduit à des politiques et des pratiques qui ont dépossédé, marginalisé et causé du tort aux communautés autochtones. Comprendre cette histoire est essentiel pour relever les défis continus auxquels sont confrontés les peuples autochtones et progresser vers un avenir plus juste et équitable.
Histoire
Le 1er juillet 1883, les pensionnats ont été autorisés et le 1er juillet 1997, le Grollier Hall a été fermé, marquant la fin du système des pensionnats dans le Nord qui a duré plus d’un siècle.
Réservez la date
Quelques journées mondiales des Nations unies se dérouleront au cours de la première quinzaine de juillet : le 11 juillet est la Journée mondiale de la population et le 15 juillet, la Journée mondiale des compétences des jeunes.
Matière à réflexion
Comment pensez-vous que les concepts de doctrine de la découverte, de terra nullius et de la destinée manifeste continuent d’influencer le droit au Canada aujourd’hui ?
Ressource : Home on Native Land, un cours de dix semaines offert par Raven.
Rappel
Veuillez nous envoyer vos nouvelles et activités régionales, si vous désirez que nous en parlions sur nos réseaux sociaux.
Suivez-nous sur Facebook, Instagram et X!
Ressources pour la dédicace de la Bible Mohawk
De nombreuses Bibles Mohawk ont déjà été livrées à des particuliers et à des communautés de foi, et d’autres sont en cours d’acheminement. Le cercle de leadership Living into Right Relations a développé quelques idées pour aider les communautés de foi à dédicacer leurs exemplaires de la Bible Mohawk avec respect et gratitude, y compris des ressources liturgiques, des clips vidéo de Harvey Satewas Gabriel lisant la Bible Mohawk et d’autres ressources sur l’importance de cette traduction.
Pour télécharger les ressources (en anglais) : Ohiatonhseratokénti, The Holy Bible in Mohawk (DOC) ou (PDF)