Genèse 1
Mathieu chapitre 28, versets 16-20
Les textes que nous lisons ce matin forment pour nous un modèle pour notre vie en tant qu’Église.
Dans la confession de foi de l’Église Unie, nous disons que nous croyons dans un Dieu qui a créé et qui continue à créer. Dieu a créé et crée. Il est important de constater à quel point Dieu est là au début de toute chose en train de construire notre monde, de lancer en action tout ce qui existe… mais en même temps Dieu est là à l’œuvre aujourd’hui et nous accompagne aujourd’hui ‘hui dans la création qui continue.
Lorsque nous disons que Dieu a créé et EST en train de créer, ce rappel que Dieu n’a pas arrêté de créer est important. Je pense que c’est un message particulièrement important pour nous aujourd’hui, dans notre contexte. Dieu n’en a pas encore fini avec nous. Dieu travaille toujours dans notre monde et tient à s’associer avec nous. Et quand je parle aujourd’hui de planification, je la vois comme notre part dans le travail de co-création et de mise en forme de ce monde-ci à la suite de notre appel.
Que vous preniez littéralement l’une des deux histoires de la création ou que vous la compreniez comme une allégorie, j’aimerais vous inviter à regarder la forme de cette histoire et les différentes étapes que Dieu fait chaque jour. Regardons au-delà des détails et regardons la façon dont Dieu s’y prend pour créer.
C’est en regardant les étapes de la création que je pense que Dieu nous offre une méthode de planification pour notre partenariat avec l’esprit pour continuer à créer avec Dieu. Vous remarquerez que Dieu commence à regarder en la matière avec laquelle il travaillait. Le souffle de Dieu planait à la surface. Dieu fait état de la matière avec laquelle Dieu pourra travailler.
Donc la première étape est que Dieu regarde autour et détermine avec quoi travailler. C’est aussi la première étape lorsque notre église prend du recul et regarde ce avec quoi nous devons travailler. Quels sont les outils dont nous sommes équipés de manière unique ? L’église a beaucoup de dons et de talents. Chacun de nous a quelque chose d’approprié à envisager offrir. Prendre le temps d’identifier ce que nous sommes particulièrement bien placés pour offrir est la première étape du modèle de planification stratégique de Dieu. Cela signifie également savoir quelles organisations en dehors de l’église sont bonnes et ne pas dupliquer ou essayer de rivaliser.
Quand je considère les besoins du monde autour de nous, je vois pas mal de différentes choses que nous sommes particulièrement bien équipés pour rencontrer… nous avons eu une pandémie d’isolement et de solitude bien avant la pandémie de Covid-19. Comment réagissons-nous en tant qu’église pour construire une communauté et aider les gens à se connecter et à se sentir aimés et pris en charge ? Comment aider les gens à rencontrer la présence divine pour leur rappeler qu’ils ne sont jamais seuls ? Nous avons des nouveaux arrivants au Canada qui essaient de naviguer dans un monde étranger ; en tant qu’église, nous pouvons être un pont vers une base familière qu’ils cherchent désespérément.
Alors la première étape et de faire le constat de ce que nous avons comme matière, tout comme Dieu l’a fait au début de cette histoire. La deuxième étape est de faire quelque chose en réponse au jumelage de nos forces et des besoins exprimés par le monde. Quand la parole de Dieu crée quelque chose, elle existe. La lumière, les océans et la terre ferme, les animaux et les humains. Dieu les nommes.
Pour nous, cette deuxième étape de notre parcours de planification est de répondre. Cette deuxième étape n’est pas si facile pour nous, en tant qu’humains… nous ne pouvons pas simplement dire un mot et que cette choisie se fera. Ah que ça serait bien que ça soit si facile. Nous, nous devons mettre nos efforts collectifs à la tâche, travailler ensemble et d’être toutes et tous axés sur la priorité.
La deuxième étape est que Dieu crée en proférant tout simplement des mots. Nous avons besoin d’un peu plus que cela dans notre processus. Nous devons rallier les gens, être clairs sur ce que nous allons accomplir et nous concentrer dessus, répartir les tâches et aligner tout le monde sur l’objectif. Lorsque nous nous concentrons sur un seul objectif plutôt que sur cinquante différentes choses, nous sommes une force remarquable pour le bien dans le monde. Lorsque nous sommes dispersés et que chacun essaie de faire quelque chose de différent, nous sommes le chaos des profondeurs, sans ordre ni focus. Regardez ce qui est possible lorsque nous nous concentrons tous sur un objectif : les incendies de forêt à travers le Canada qui poussent les gens hors de chez eux et des milliers de personnes ouvrent leurs portes et accueillent des étrangers. Des pompiers de l’Ontario se rendent en Nouvelle-Écosse pour aider. Des dons de nourriture, de vêtements et d’argent viennent en aide à ceux qui ont perdu leur maison. Les bénévoles se mobilisent pour faire tout ce qu’ils peuvent.
Lorsque nous nous focussons, nous faisons de grandes choses. Nous sommes alignés sur l’appel de Dieu, le royaume de Dieu est un peu plus proche de la réalité.
La troisième et dernière étape du guide-Genèse sur la planification stratégique consiste à évaluer. À la fin de chaque journée, que fait Dieu ? Dieu regarde ce qui a été créé et dit ‘c’est bon’. Lorsque nous créons quelque chose ou tentons quelque chose de nouveau, nous ne sommes peut-être pas toujours en mesure de regarder en arrière et de dire que c’était bien ou que cela a accompli ce que nous avions prévu. Mais il nous faut nous arrêter et évaluer.
Quand Dieu regarde sa création et exprime sa satisfaction en indiquant que cela était bon, c’est notre troisième étape : comprendre que l’évaluation d’un projet est importante. Et, pour bien faire cela, il nous faut quelque chose de mesurable. Sans point de repère, l’évaluation n’est pas très utile. Elle peut devenir un peu subjective, un peu rattachée à nos égos au lieu d’être une réalité plus objective. Trouvez des indices que vous avez atteint votre but.
Et si vous n’avez pas réussi précisément, évaluez pourquoi, et modifiez votre parcours la prochaine fois. Nous apprenons de nos tentatives, il n’y a pas d’échecs, il y a juste des moments d’apprentissage.
Comme l’un de mes chanteurs préférés , Jason Mraz le dit dans l’une de ses chansons les plus populaires… vous en gagnez, vous en apprenez. Les échecs sont des occasions d’apprendre, de grandir et d’innover davantage. Nous devons construire une culture « échouer et avancer » et ne pas laisser la peur de l’échec nous empêcher d’essayer de nouvelles choses.
Alors maintenant que nous avons un modèle en trois étapes qui nous est fourni par Dieu lui-même, nous avons cette grande commission que Jésus nous lance – “Allez donc et faites de toutes les nations des disciples, les baptisant, les enseignant.”
Je sais ce que vous pensez : Faire des disciples, ce n’est pas vraiment notre truc, Jésus. Nous sommes l’Église Unie du Canada… nous préférons faire du travail de justice et nous cacher dans nos sanctuaires le dimanche matin ! Nous ne sommes pas très portés à partager l’évangile avec des personnes en dehors de nos quatre murs.
Le plan stratégique de l’Église Unie a comme objectif premier la croissance. Croissance. C’est exact. Croissance de l’église. Les églises ne grandissent pas si elles n’invitent pas les gens à faire partie de leurs communautés. Les églises grandissent parce que les gens sont invités et qu’ils trouvent ce qu’ils cherchent quand ils viennent.
Lorsque l’Église Unie parle de croissance comme objectif principal, il faut être très clair que cela nous oblige à inviter des gens à faire partie de nos communautés et à nous assurer que ce que nous offrons répondra à leurs besoins.
J’ai entendu des gens se plaindre que les gens ne viennent pas à l’église à cause du hockey, du soccer, du magasinage du dimanche et de bien d’ autres raisons. Mais lorsque vous enlevez toutes ces excuses pour ne pas venir à l’église, ce que nous disons, en substance, c’est que les gens ne viendront à l’église que s’ils n’ont absolument rien d’autre à faire. Ce n’est pas le meilleur argument de vente.
Sur la base des mots de notre nouvelle déclaration d’appel, si les gens découvrent un lien avec Dieu à travers une spiritualité profonde (que les habitants de Plymouth Trinity se considèrent comme les facilitateurs, les co-créateurs, d’une rencontre avec le divin), ils en redemanderont encore et encore. Ils conduiront même pour une bonne heure rien que pour en faire l’expérience. Ils voudront toucher de près cette présence et repousseront d’autres choses pour lui faire de la place. Mais la plupart des gens ne l’ont pas découverte.
Et quand les gens trouveront ce qu’il leur faut dans nos communautés de foi, ils viendront en grand nombre. Mais, pour l’instant, ils votent avec leurs pieds. Pour nous, qui sommes déjà ici, dimanche matin, pourrions-nous en dire la raison ? Pourrions-nous témoigner de la valeur de venir ici à part du café et du partage social ? Si oui, parlez-en avec d’autres. N’ayez pas peur de répondre à l’appel du Christ de faire des disciples, et de rendre visible la présence divine dans nos vies et dans la vie des autres.
C’est le cœur de qui nous sommes, mais nous avons peur de le dire. Nous avons peur de parler de notre par peur que les gens pensent que nous essayons de les convertir, de leur faire croire quelque chose qu’ils ne croient pas. Mais si on leur dit : « voici ce qu’est mon expérience, c’est ce que j’ai ressenti », c’est une aimable invitation à le ressentir aussi. Disons-leur d’emblée : «nous ne vous dirons pas quoi et comment croire, nous ne vous demanderons pas de laisser votre cerveau à la porte de l’église, venez écouter d’anciennes histoires et tirez-en vous-mêmes la sagesse, pour vous-même et pas pour quelqu’un d’autre. »
Nous avons ce grand partenariat avec Dieu. Si nous planifions ensemble, si nous nous concentrons sur ce que nous devons faire ensemble, nous pouvons faire de grandes choses, avec ou sans nos bâtiments, avec ou sans nos structures. Nous sommes un peuple de la résurrection qui sait que toutes les morts que nous rencontrons en nombre le long de notre vie, n’ont pas le dernier mot. Dieu n’en a pas encore fini avec nous.
- Pasteur Éric Hébert-Daly est le ministre exécutif régional du Conseil régional Nakonha:ka, Eastern Ontario Outaouais Regional Council et East Central Ontario Regional Council. Ces réflexions ont été partagées avec le communauté de foi de l’Église Unie Plymouth-Trinity en juin 2023. [Traduction en français par le pasteur Samuel V. Dansokho]